Et voilà, Avec l’aide de She’s Flying, nous avons publié notre livre. Quatre histoires de passagers en un livre.
Vous ne le trouverez pas en librairie, mais seulement sur Amazon, soit en format Kindle, ou si vous préférez, en version papier.
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En cadeau, voici un extrait
AU DESSUS DE CHICAGO
Le service de repas est terminé. Beaucoup de passagers dorment déjà profondément. Adrian est de première garde : lui et 2 autres collègues veillent aux passagers de la classe Économie pendant que la moitié de l’équipage dort, ou essaye de dormir à tra- vers les turbulences. Chaque membre de l’équipage a sa méthode pour essayer de rester réveillé : lire le journal, faire des mots croisés, raconter les derniers potins sur la CCP (chef de cabine principale: il parait que Mireille a posté des photos un peu trop osées sur son compte Instagram ou elle montre aussi qu’elle travaille pour Air Paris).Toutes les 30 minutes, on fait des passes d’eau aux quelques passagers qui font un marathon de films, ou qui disent ne pas pouvoir dormir (si seulement ils n’avaient pas pris 2 cafés après le repas). On vérifie aussi les toilettes “lavs” dans le jargon PNC. Le Boeing 787, le “Dreamliner” est un très bel appareil : une cabine agréable, pas trop chargée avec un système d’air qui assure une meilleure humidité et une pression plus proche que celle du sol. Une fois, une passagère est venue voir Adrian pendant un vol vers Shanghai plein à craquer, avec des appels passagers de partout et une cabine incontrôlable. Elle lui avait dit “If this is the Dreamliner, where is the dream?” (“Si c’est le Dreamliner, ou se trouve le rêve? Dream = Rêve). Adrian ne s’était pas démonté et lui avait pointé le rideau de cabine Business.
« Il est juste de l’autre côté du rideau Madame, mais il faut acheter un siège Business pour pouvoir rêver en paix. »
Encore 87 minutes avant de réveiller ses collègues et pouvoir aller fermer ses yeux, si les turbulences le laissent faire.
Adrian, à moitié concentré sur les mots croisés, rêvassait et se demandait si il allait ouvrir une “voiture” (terme utilise pour les chariots qui sont dans les “offices” ou galleys) pour y chercher quelque chose à grignoter. Pas de the ou de café s’il veut dormir. Une passagère s’approche d’un pas rapide vers le galley, et, avec un air de panique sur son visage, hurle en anglais “Mon mari, il ne va pas bien! Vite !” Adrian oublie son morceau de cheddar et suit cette dame en détresse.
Effectivement, son mari est plié en deux, les mains sur sa poitrine, et a du mal à respirer. Adrian, aidé de Jeanne, extirpe le passager de son siège pour le porter jusqu’à galley ou il est plus facile de donner des soins.
Romain, le chef de cabine essaye de faire parler l’épouse. Il apprend que Monsieur Souters avait 56 ans, n’a jamais eu de souci majeur de santé, et ne fait pas d’allergie. Romain a un formulaire médical à compléter avant de pouvoir appeler un médecin : les symptômes et l’historique médical du patient sont des données essentielles pour que le service médical par téléphone puisse donner un diagnostic et recommander les soins appropriés. Adrian et Jeanne déboutonnent tant bien que mal le col de la chemise et la ceinture de Monsieur Souters. Rapidement, il perd connaissance. Non seulement la situation s’aggrave, mais Madame Souters perd son contrôle et devient de plus en plus agitée.