La vie n’est pas toujours faite de turbulences lorsque l’on est dans un avion. Au moment où j’écris ce billet, je suis à 37 000 pieds d’altitude au-dessus de l’Australie. 


J’ai un petit bureau à l’avant de l’avion sur lequel je peux travailler.

 La plupart de mes passagers sont assoupis ou regardent un film. Il est 10 heures du matin et nous sommes encore dans le ciel pour 4 heures et 20 minutes.

 J’aime ce moment de calme après le service du repas. Les vols de jour sont mes préférés. Il est vrai qu’ils sont plus intenses, car moins de passagers dorment, mais l’on peut vraiment interagir avec eux: découvrir pour quelles raisons ils voyagent, ce qu’ils font dans la vie… Partager des confidences avec un étranger est parfois tellement bon: pas de jugement, et s’il y en a, dans 4 heures, nous ne nous reverrons plus jamais.

Très souvent, les passagers oublient qu’ils sont dans un avion, que nous avons des ressources limitées sur tous les points. Désolé, le poulet était très populaire aujourd’hui et je n’ai plus que du bœuf au menu. « Comment ça? C’est inacceptable! Je veux voir votre gérant! », s’exclament-ils. C’est alors que j’arrive et que je dois rappeler que même si je le voulais, je ne peux pas dérouter l’avion vers une ferme pour aller tuer un poulet pour faire plaisir aux passagers. Non, je ne peux pas reprendre le repas d’un autre passager et le forcer à manger du bœuf. Laissez-moi vous offrir un plateau de fromages de la classe affaires avec un verre de l’un de nos meilleurs vins (du cellier dans la soute… si seulement…).

 La vie dans le ciel est faite de drames, de moments calmes, de stress, de turbulences, de poulet, mais surtout de contacts humains. C’est ce qui rend mon métier tellement intéressant chaque jour!

Victor